Retrouvez le témoignage de Sarah, psychologue bénévole dans le cadre du dispositif Merci pour l’invit !
Comment as-tu connu notre association/cette mission ?
En juillet 2020, j’étais à la recherche d’un nouveau travail et de nouvelles expériences professionnelles pouvant enrichir ma pratique clinique. Je souhaitais notamment me tourner davantage vers l’associatif car j’étais alors salariée dans le milieu entrepreneurial. C’est au fil de ces recherches, sur le site Linkedin, que l’annonce de bénévolat au sein de Merci pour L’invit m’est apparue. J’y ai immédiatement postulé.
Pourquoi est-ce que tu as souhaité t’engager ?
Cet engagement au sein de Merci pour L’invit s’appuie principalement sur deux motivations. La première est liée au fait que je souhaitais vivre une expérience au sein d’une association dont les valeurs et les missions me correspondraient. L’idée à la fois utile, innovante et tellement nécessaire d’aider les femmes sans domicile à se reloger m’a immédiatement parlé. Frappée par la précarité qui ne cesse d’augmenter à Paris, je trouvais particulièrement pertinent de mettre à profit mes compétences de psychologue dans la lutte contre cette fatalité. Par ailleurs, ayant précédemment travailler dans une association d’aide aux victimes, je trouvais très intéressant et pertinent d’utiliser mes connaissances en psychotraumatisme pour accompagner ces personnes au passé souvent chaotique voire traumatique.
Mon engagement repose également sur mon appétence pour le bénévolat. C’est une expérience que j’avais déjà connu il y a quelques années au sein des Restos du Cœur et qui m’avait beaucoup touché. Donner de soi sans rien attendre en retour, sans salaire, sans contrat, sans obligation formelle procure une gratification très forte.
Étant parallèlement salariée, il me semblait fondamental de pouvoir donner un autre sens à mon métier : celui d’aider, non pas en contrepartie d’une rémunération mais en contrepartie d’un apprentissage clinique et personnel. Dans cet aspect non-lucratif, dans ce désintéressement salarial, je souhaitais vivre une expérience professionnel plus libre, recentrée sur ce qui m’importe réellement : aider.
Quelle est ta mission ?
Ma mission consiste à rencontrer les femmes accueillies par l’association au cours d’un entretien ponctuel et a priori unique avant qu’un logement ne leur soit proposé. Cet entretien a pour but d’aider l’équipe à mieux connaître la future hébergée, à mieux cerner son caractère, ses attentes, ses limites, ses difficultés et ses besoins.
Le passé parfois traumatique de ces femmes peut entraîner un certain nombre de troubles psychologiques (dépression, addiction…), de difficultés relationnelles, d’angoisses ou d’appréhension susceptibles de compromettre le bon déroulement de leur future colocation. L’idée de cet échange repose bien sûr sur un non-jugement et n’a pas pour vocation de les éliminer de ce processus d’aide. Au contraire, en approfondissant notre connaissance de leur fonctionnement et de leurs désirs, nous souhaitons avant tout leur trouver un foyer capable de répondre à leurs besoins et de les accepter telles qu’elles sont, l’idée étant que cette cohabitation puisse durer dans le temps de manière favorable, aussi bien pour l’hébergeur que pour l’hébergée.
En tant que psychologue, je suis donc là pour affiner cette connaissance et repérer de potentiels besoins psychique et relationnelles ou de potentielles fragilités devant être prises en compte dans la recherche d’un colocataire compatible.
Outre cet entretien de début de parcours, je me tiens également disponible pour d’autres entretiens ponctuels si l’hébergée rencontre des difficultés liées à son hébergement par la suite.
Qu’est-ce que cette expérience t’apporte ?
D’un point de vue professionnel, c’est également une expérience qui m’en apprend beaucoup cliniquement : les profils de ces femmes sont variés (tout âge, situations différentes, troubles psychiques différents…), nos entretiens me permettent d’affiner mon sens clinique et ma compréhension du psychisme humain. Appréciant beaucoup le travail au contact de personnes ayant vécu des psycho traumatismes, ces missions répondent totalement à mes intérêts théoriques et pratiques.
D’un point de vue plus personnel, je pense que cette expérience m’apporte avant tout un sentiment de gratification important : je suis heureuse d’avoir choisi un métier utile et aidant et de le mettre à la disponibilité de ceux qui en ont vraiment besoin. Cette expérience de bénévolat donne beaucoup de sens à ma vocation et me rend fière de moi, fière de mon travail. Je donne de mon temps et de mes connaissances pour aider une association en laquelle je crois et pour soutenir des personnes qui ont longtemps souffert et qui méritent cette attention particulière. L’apprentissage professionnel et personnel que j’en tire me prodiguent une satisfaction tout à fait différente et unique. Je me sens importante, utile, reconnue et cela me nourrit au quotidien.
Un message pour inciter au bénévolat ?
Faites-le ! Tous les métiers, toutes les personnalités ont un apport spécial à donner à une cause. Nous sommes dans un monde où la solidarité, le partage et le don sont plus que jamais nécessaires pour donner du sens à nos vies, à nos carrières, à nos projets. Être bénévole c’est donner aux autres mais c’est avant tout se donner à soi-même : apprendre à se connaître, faire de nouvelles rencontres, se créer un nouveau réseau, enrichir ses connaissances, vivre de nouvelles sensations, avoir une vision de soi-même plus valorisée et gratifiante. C’est donner un autre sens au travail que celui dicté par l’argent, ce qui procure également au travail une autre saveur. C’est se reconnecter à soi-même, à ce qui nous plaît vraiment, à ce qui nous anime réellement.
Envie de vous engager ? Inscrivez-vous ici !
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